Cette exposition était attendue depuis longtemps. Celui que Delacroix appelait « le père de notre école de paysage » n’avait jamais fait l’objet d’une grande rétrospective en France. On comprend d’autant plus mal cet « oubli » que les Français ont toujours apprécié Constable, même si les musées français conservent très peu de ses œuvres.
Fruit d’une étroite collaboration franco-anglaise, elle a été conçue de manière tout à fait originale. En effet, c’est le grand peintre britannique Lucian Freud, qui depuis longtemps se passionne pour l’œuvre de Constable, qui a établi la sélection des tableaux et dessins présentés aux Galeries nationales du Grand Palais (il a donné aussi un entretien sur le maître, retranscrit au début du catalogue). De la génération de Bacon, dont il fut l’ami, Lucian Freud (né à Berlin en 1922) est l’un des artistes les plus fascinants de la seconde moitié du XXe siècle. A côté des chefs-d’œuvre dont la présence est évidemment indispensable dans ce type d’exposition rétrospective, le choix opéré par Lucian Freud met en lumière des aspects négligés ou méconnus de l’œuvre de Constable. Le visiteur découvre ainsi, près des grands paysages qui ont fait la réputation du peintre (La charrette à foin, la Vue de la Stour de Dedham, Le cénotaphe, des différentes versions de La Cathédrale de Salisbury…), un ensemble de ses portraits et de ses dessins tel qu’il n’en a jamais été présenté hors du monde anglo-saxon. L’exposition réunit les grands tableaux définitifs, quelques grandes esquisses qui permettent de suivre le travail de l’artiste, de petites esquisses faites en plein air, des dessins et des aquarelles. Les plus grands musées du monde ont prêté leurs chefs-d’œuvre ainsi que des particuliers, notamment David Thomson, le plus grand collectionneur vivant d’œuvres de Constable.
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